Le deuil est un processus naturel de cicatrisation. C’est un chemin nécessaire afin de retrouver son propre élan vital après avoir perdu un être cher ou important dans notre vie – actuelle ou passée. Sur ce chemin la douleur va peu à peu diminuer, ce qui est normal car tout être humain est biologiquement constitué pour survivre. 

"Vivre son deuil"

Quelques conseils pour traverser le deuil :

  • accepter d’avoir des émotions – parfois incompréhensibles. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais bien le signe que quelque chose d’important nous est arrivé, qui secoue notre être dans sa globalité.
  • Pour supporter ces émotions nous avons besoin des autres : la plupart du temps nous voulons protéger nos proches, nous gardons pour nous nos souffrances. Mais face aux émotions il est nécessaire de pouvoir se relier à des personnes aptes à juste entendre et accepter ce qui parfois nous choque nous-mêmes, comme la culpabilité ou la colère. Le besoin n’est pas que d’être consolé, mais c’est bien une acceptation de ce que vit la personne endeuillée
  • Prendre soin de soi est primordial pour diminuer l’impact du  stress lié au deuil sur l’organisme.
  • Enfin, parler de la personne décédée n’est pas « morbide » : elle occupe nos pensées, nourrit notre manque. Comment faire comme si elle n’avait pas existé ? ou n’était pas décédée? 

Le vécu du deuil est singulier

La souffrance qui naît suite à un décès est propre à chacun, selon son histoire. Il n’y a pas de délai standard pour « faire son deuil ».  Nous allons voir ici combien les deuils sont différents et donc le temps du processus de deuil variable.

Avant de voir les émotions souvent présentes, je veux noter que, souvent, la question du sens de sa propre vie émerge : comment vivre sans l’autre, quand l’autre faisait tellement partie du sens que l’on donnait à nos actes. Et comment retrouver du sens quand on vit si intensément que nous sommes mortels? 

Quand nos émotions ne passent pas, que nous ne pouvons accepter d’en vivre certaines, que nous luttons contre ce qui nous submerge, consulter un thérapeute aide à se confronter, sans être seul, à ce que nous vivons. 

LE DENI

LE DENI

Parfois la douleur ("deuil" vient du latin dolere : souffrir) n'est pas immédiate. Il peut y avoir une période de sidération, ou de déni, qui agit comme une anesthésie pour protéger de la violence du choc. Si ce déni se prolonge, il est important que quelqu'un aide la personne endeuillée à prendre conscience de la perte définitive d'un lien réel. C'est une étape indispensable pour entamer le processus de deuil, qui permet de passer d'une relation externe impossible à un lien intérieur profond et apaisé.

LA CULPABILITE

La culpabilité est souvent présente. Elle  peut être nourrie par les remords ou les regrets, de n’avoir pas pu dire… ou pas pu faire… maintenant que la personne n’est plus. 

Souvent ce sentiment naît d’une ambivalence de la relation avec le défunt, ambivalence liée à la co-existence de sentiments d’amour et de haine envers cette personne. 

LA COLERE

LA COLERE

Parfois les premiers moments après le décès vont réveiller des colères enfouies jusqu'à présent : ce moment de la perte d'un être proche, ou qui l'a été, agit comme un réveil de souvenirs passés. Ils se condensent pour nous faire revivre intensément les bonheurs ou les épreuves passés. Il y a une autre colère, celle de l'injustice de la mort. Cette colère est parfois un moyen de ne pas se confronter à notre souffrance, comme pour le déni. Et il y a aussi la colère d'en vouloir à la personne qui est morte, qui nous a abandonné.

LA TRISTESSE

Le temps central du deuil est la tristesse liée au sentiment de perte, de manque, et à la solitude. Même si l’entourage pousse à « passer à autre chose »,  à « se tourner vers l’avenir », le processus de deuil nécessite un temps, parfois mal compris. Ce temps permet peu à peu d’intégrer en soi la relation qui n’existe plus.

LES DIFFERENTS DEUILS

Le décès d'un parent, d'un enfant, d'un conjoint... quand on est soi-même enfant, parent, conjoint...

le deuil

Il n’y a pas de hiérarchie dans la souffrance liée au deuil que chacun peut éprouver. Chaque deuil est singulier car le décès vient nous percuter dans nos propres histoires de perte, d’abandon, de deuils… et aussi dans notre vécu intime et profond avec la personne décédée. Par contre, certains deuils sont plus « acceptés » par la société, compris par les autres.

Parfois banalisé (l’ordre générationnel est respecté), perdre un parent, quand on est soi-même adulte, c’est perdre une partie de notre histoire, un refuge ou un repère dans notre vie. C’est aussi devenir orphelin, et l’aîné d’une famille. Bien sûr ce deuil dépendra des relations actuelles que l’on avait avec le parent, et aussi des relations passées. 

Perdre un conjoint confronte à la solitude au jour le jour. L’absence physique est cruelle, concrète et immédiate.  La sécurité matérielle peut être aussi ébranlée.

La perte d’un père ou d’une mère, quand on est enfant, est un trauma qui, de toutes façons, laisse une trace. Tout comme la perte d’un enfant qui peut être l’expérience la plus traumatique d’une vie. 

Je reviendrai sur ces deuils qui semblent impossibles.

Pour d’autres informations un lien utile.