Une thérapie centrée sur le processus relationnel

La Gestalt-thérapie met l’accent sur le présent, et comment il impacte le futur à travers notre façon « d’être-au-monde ». C’est-à-dire la vie même du sujet (voir la page)

Ainsi faisant, la Gestalt thérapie se centre non pas sur un individu isolé, un ego, mais sur un « organisme dans son environnement », en d’autre termes nous sommes toujours reliés, et plus ou moins influencés et influençant l’environnement. C’est ce que, en Gestalt, nous appelons « forme » et ce que, Gestalt thérapeute, nous analysons avec le patient.

On peut faire une analogie avec la danse : parfois nous dansons avec notre partenaire un slow, parfois un rock, et parfois nous dansons séparément : la forme que prend notre relation est différente.

La Gestalt-thérapie a été créée vers 1945 par un psychanalyste allemand, Frederic Perls, et Gestalt veut dire forme. Pour Perls, l’important n’est pas de dévoiler la causalité (passé => présent) mais de mettre en évidence la structure de la Gestalt qui se manifeste, le processus plus que le contenu. Et ce processus est justement la façon dont le lien organisme – environnement se déploie.

Quand on dévoile la forme de danse dans laquelle on s’éclate, ou dans laquelle on souffre, on comprend ce qui se joue dans la relation pour soi. Certaines personnes sont majoritairement dans des relations où elles ne peuvent s’affirmer par exemple…elles reproduisent des schémas relationnels appris, dans le passé, et se heurtent à leur inefficacité dans le présent, sans pouvoir expérimenter de la nouveauté.

Le lien au coeur de la Gestalt

La Gestalt-thérapie étudie donc les liens (les danses) :
∙ les liens actuels de la personne avec son environnement social et affectif ;
∙ les liens précoces avec les figures de son histoire ;
∙ ses liens avec le psychothérapeute et leurs fluctuations.

Pour cela, elle met le focus sur la conscience de l’expérience. L’expression des sensations corporelles, des émotions, et les mots qui vont y être associés, sont essentiels pour produire un changement, une prise de conscience de ce qui jusqu’alors n’était pas accessible à notre «raisonnement », ce qui était implicite.

 

La Gestalt thérapie du lien (PGRO)

La Gestalt-thérapie du lien (aussi dénommée Psychothérapie Gestaltiste des Relations d’Objet) ajoute à cette expérience ressentie et partagée une approche de la « personnalité », mettant plus l’accent sur l’altérité : l’être humain a besoin de sens, de sentir sa continuité d’exister. Sur cette base sécurisante pourra développer une souplesse relationnelle, un accueil au fait que chacun et chacune sommes dans un jeu relationnel qui nous change, et que ce n’est pas grave !

On peut penser que cette thérapie est plus appropriée pour les troubles de la personnalité. Mais, comme elle tient compte de la notion de « situation inachevée » elle est pertinente pour bien d’autres difficultés. Dans les situations inachevées, que nous avons tous et toutes vécues, nos besoins psychologiques ne sont pas satisfaits. Nos décisions précoces (voir les théories de l’attachement) nous font adopter des mécanismes de contact visant à maintenir la relation. Et ces mécanismes, quand ils sont rigides (c’est-à-dire quelque que soit ce qui nous entoure, notre environnement, l’événement… nous adoptons les mêmes comportements)  s’avèrent être répétitifs et incapables de satisfaire notre besoin de croissance. 

La Gestalt thérapie du lien va compléter la prise de conscience globale (corps, émotion, esprit) de l’expérience relationnelle par un travail visant à dénouer les impasses expérientielles dont le patient n’a conscience que des conséquences, rarement du processus, et jamais des enjeux. Cette pratique est liée à l’avancée des neurosciences et rejoint l’ « Intelligence Relationnelle »