La résilience, une capacité à surmonter les épreuves

"Le pire n'est jamais sûr."

Le mot résilience définit la capacité à surmonter les épreuves, à se développer, à se reconstruire après un (des) trauma. Le trauma parle aussi bien de situations extrêmes que de « malheurs ordinaires ».

La résilience est un processus, pas un état : la résilience n’est pas totale, ni acquise une fois pour toutes : c’est un processus évolutif, variable selon les contextes, la nature du trauma, du choc, les étapes de la vie.
Elle est au carrefour des interactions avec l’entourage, des empreintes de la vie passée, du contexte économique, social et humain.

 

C’est donc la capacité à se développer, à continuer à se projeter dans l’avenir en présence d’événements déstabilisant, de conditions de vie difficiles, ou de traumatismes.

A côté des situations extrêmes comme les guerres, les catastrophes naturelles… 

il y a aussi la maltraitance, les environnements toxiques ( alcoolisme, maladies…), les événements de la vie ( deuils, accidents, séparations… ) parfois appelés « malheurs ordinaires » et dont la force et l’intensité sont comparables aux situations extrêmes.

Le malheur n'est jamais pur.

La résilience résulte en effet de multiples processus.
Quand on parle de résilience on n’est plus dans l’idée que certaines personnes résistent mieux que d’autres  mais dans une approche où les relations interpersonnelles, l’entourage, les conditions de vie… sont pris en compte. Il s’agit d’une approche systémique d’un phénomène aux processus multiples :

– l’environnement social et matériel
– Le  cycle de vie
– les compétences précoces comme se relier, s’ajuster, s’engager,  créant les bases d’estime de soi, de confiance en soi, dans la vie, dans le monde.

Résilience et petite enfance

Bien sûr  la toute petite enfance est le terreau pour mettre en place les "compétences précoces ". Toutefois ces compétences peuvent se développer pour des enfants plus âgés, des adultes, des personnes âgées  pour peu qu'ils trouvent compréhension et appui dans un climat affectif.

– notre personnalité : comme l’acceptation d’être modifié par la vie, ou de savoir cultiver la gratitude

– les rencontres : tout au long de notre vie nous pouvons rencontrer des « tuteurs de développement  » 

tuteurs de résilience
tout comme l'enfant, pour se développer, a besoin d'une "constellation affective ", l'adulte a besoin de partage, de lien, pour susciter sa capacité de résilience. Ici, le lien est fondamental pour l'être humain, vital même. On ne peut être sans "être ensemble ", "être avec ". C'est par l'échange, verbal ou non, par le lien, qu'une personne peut sortir d'une représentation resserrée, atrophiée, du malheur, représentation du malheur pur. 

Prise en compte de la résilience dans la thérapie

La résilience convie le thérapeute à élargir sa réflexion et son action à ces multiples champs, visant ainsi à déployer un processus de capacitation (empowerment) qui ouvre à la personne la possibilité de résister à la destruction et de construire une existence valant d’être vécue (dynamique existentielle de la thérapie).

La Gestalt-thérapie, qui fait partie du courant humaniste en psychologie, est porteuse d’une attention centrée non-plus sur l’aspect pathologique d’un symptôme mais sur les capacités de la personne à aimer, s’engager, entrer en relation, avoir une sensibilité esthétique, etc… Elle intègre dans son ADN la vision de l’être global, possédant freins et ressources. 

Résister à la destruction et construire une existence valant d'être vécue par l'élaboration de récits

C’est bien au sein d’une solidarité affective que le sens et de nouvelles réponses aux événements peuvent surgir.
Quand le récit est impossible, indicible, impensable, in-entendable, la personne garde une souffrance cachée, tue. Elle perd une part de vivant en elle.

Un accompagnement offrant un regard empathique qui croit en la personne et en son environnement peut permettre de sortir de cet indicible.

L’élaboration de récit confronte alors la personne au sens pour reprendre le chemin de son développement.
La résilience, parce qu’elle interroge le sens que l’on arrive à donner à ce qui nous arrive de souffrant, nous ouvre la voie pour dépasser les traumas.