Des découvertes fondamentales en neurosciences, en soutien de la thérapie

Inné/acquis  ? la plasticité cérébrale confirmée par les neurosciences

La croissance et l’organisation du cerveau reflètent un mélange subtil d’influences génétiques (ADN, gabarit qui est l’agencement général du système nerveux, des réflexes de base) et environnementales (la transcription génétique est liée aux expériences, elle crée la structure des réseaux… et la majeure partie du cortex).

Toute expérience sollicite des gênes qui  déclenchent la synthèse des protéines. Ces protéines fabriquent les structures neurologiques. Les gênes ont une fonction de transcription : c’est la plasticité.

Nos comportements sont guidés par des schémas établis par les apprentissages. Le développement ce sont de nouvelles connexions, la croissance de neurones et la création de nouveaux neurones (découverte vers 1998).

Là où se situe la psychothérapie :

L’association pensée-comportement-sensation-émotions est le composant central de l’équilibre et de la santé. En hauts niveaux de stress, il y a  déconnexion d’un ou plus de ces systèmes.  

L’ « intégration psychologique » signifie que les fonctions cognitives conscientes du cortex ont accès aux informations à travers des réseaux de sensation, comportements et émotions. L’intégration c’est la capacité à vivre une vie en utilisant un minimum de défenses. C’est la visée d’une psychothérapie.

Les 4 comportements de base en thérapie sont le cadre nécessaire à la reprise du développement. Instaurer une relation thérapeutique fondée sur la confiance et la sécurité, des niveaux de stress léger à modéré, activer à la fois des émotions et de la cognition, co-construire de nouveaux récits personnels.

neurosciences et thérapie

Le cerveau triunique :

Dans les années 1970, MacLean décrit le cerveau triunique :

Tronc cérébral : noyau central du cerveau (dit reptilien) qui régule notre « intérieur » : température, rythme cardiaque, flux sanguin, respiration (réflexes de base).

Cortex cérébral :  Immature à la naissance  : ce sont alors les réflexes du tronc cérébral qui organisent beaucoup des comportements du nourrisson : il se dirige vers l’odeur de sa mère, cherche le sein, fixe son regard dans les yeux, saisit ses cheveux… Ces réflexes déclenchent l’attachement en unissant l’enfant et le parent.

Puis le cortex structure nos expériences : pensées, représentations mentales de nous, des autres, de l’environnement.

Limbique : il est impliqué dans les apprentissages, la motivation, la mémoire, les émotions. Une de ses structures est l’amygdale, une autre l’hippocampe.

Le reptilien et le limbique influencent le traitement des informations de façon inconsciente. Le cortex est la pensée consciente.

Les termes ont leur importance :  il y a conservation des structures primitives de l’évolution dans le cerveau : des reptiles (cerveau reptilien) et des  mammifères inférieurs (cerveau limbique et cortex). En d’autres mots, nous contenons en nous l’histoire biologique de nos ancêtres primitifs. Le système nerveux, les réseaux neuronaux, sont l’expression de notre passé évolutionnaire.

Lors du développement :

A la naissance le cerveau reptilien est fonctionnel. Le cerveau limbique est prêt à être organisé par les expériences précoces. Le cortex va se développer jusqu’à environ 20 ans puis mûrir.

Comme le cortex est lent à se développer, l’expérience qui passe par le limbique a un rôle premier dans notre construction et celle de notre cerveau. On parle d’empreinte psychologique et neuronale de l’environnement interpersonnel précoce. Cette empreinte agit sur le fonctionnement biochimique, la mémoire, les émotions, la sécurité, la survie.

neurosciences système nerveux

Neurosciences au service de la thérapie

Système Nerveux Autonome (aussi appelé Système nerveux végétatif), autre avancée des neurosciences

Ce système nerveux autonome régule les fonctions vitales internes automatiques ( digestion, rythme cardiaque, sudation…). Son rôle principal est de permettre l’adaptation par  d’incessantes et multiples modulations de fonctionnement de toutes les parties de l’organisme.

Actions, sensations, comportements, émotions, pensées sont tous articulés par le SNA : c’est le pont et l’interface entre psyché et soma.

Il comprend deux systèmes : Le système nerveux parasympathique, et le système nerveux sympathique.

Système parasympathique : le nerf vague

Cette découverte plutôt récente est à l’origine de la théorie polyvagale. En effet, le nerf vague est séparé en 2 branches, une dite dorsale et une autre dite ventrale.

Lors de  notre développement, le nerf vague dorsal est très peu myélinisé. Par contre la partie ventrale oui : à la fin de la 1ère année de vie,  l’accès à la conscience est possible car la myélinisation a eu lieu. Elle est bien mature vers 3 ans. Et se développe jusqu’à 20 ans. 

Le dorsal étant peu myélinisé, il réagit binairement : comme un bouton on/off, soit on est dedans soit on en sort.

stress psychothérapie

Stress

en d’autres termes, le SNA permet la mise en jeu des modes de survie. Il génère des signaux internes (issus de besoins). Lorsque l’on vit un stress intense, c’est ce système qui est automatiquement sollicité. Il se met en mode survie, sans que le contexte ne le réclame forcément. 

 

l’activation du SNA crée aussi une cartographie (représentation) du monde pour répondre à nos besoins.

Parmi ces besoins il y a les figures d’attachement. Exemple : si ma cartographie ne répond pas à mes besoins dans le monde, que mes attentes ne sont pas satisfaites, j’en déduis que si j’ai pas c’est que le monde est comme ça, et je crée une cartographie : représentation, croyance…

Le socle de notre construction est une représentation du monde qui, à la base, est bien réel. Puis il devient symbolique.

Dans l’enfance, quand la charge émotionnelle ne se dissout pas dans le Self d’un autre sécure, quand la partie de l’enfant garde en elle son émotion, ça la change d’état biologique et psychique : changement dans le système nerveux. Pour retrouver homéostasie  (équilibre), on génère des parties, croyances, visions du monde… et on finit par oublier qu’il y a un lien entre ces parties et celle blessée. Il y a une régulation rigide des parties chargées (protecteurs).